Ce vendredi 12 novembre 2010, Nicolas Sarkozy a réaffirmé qu'il restait "confiant" dans la possibilité de vendre des avions Rafale au Brésil, à l'issue du sommet du G20 qui s'est tenu jeudi et vendredi dans la capitale sud-coréenne. Mais "la décision appartient aux Brésiliens", a-t-il déclaré... on s'en doutait un peu !
Auparavant, le président Sarkozy avait rencontré le président brésilien Lula et celle qui va lui succéder, Dilma Rousseff, également présente à Séoul. "Nous avons parlé des Rafale", a affirmé M. Sarkozy... bonne nouvelle !
Cela risque en effet d'être compliqué. Le Rafale du français Dassault est en lice avec le F/A-18 Super Hornet de l'Américain Boeing et le Gripen NG du suédois Saab pour fournir 36 avions de combat multi-rôles au géant sud-américain, un contrat de plusieurs milliards de dollars. Mais en septembre 2009, Lula avait annoncé sa préférence pour le Rafale en raison du transfert total de technologies promis par M. Sarkozy. On aurait préféré qu'il le soit en raison de la supériorité réelle de l'avion français dans tous les domaines... Dixit les pilotes de chasse américains eux-mèmes ! En effet lors d'un exercice fictif de combat aérien ayant eu lieu en Arizona récemment, nos pilotes français ont abattu 6 F16 contre 2 Rafale pour les "Top Gun" américains ! Joli score.
Le chef de l'Etat brésilien avait indiqué qu'il ferait connaître son choix après le sommet de Séoul et après en avoir discuté avec la présidente élue. Il doit quitter le pouvoir le 1er janvier. On croise les doigts...
La malédiction du Rafale...
Pour l'instant, le Rafale a échoué auprès de :
- la Corée du Sud, qui a finalement retenu le F-15 en avril 2002;
-
Singapour qui, en août 2005, a également retenu le F-15;
- les Pays-Bas et l'Australie, qui ont finalement rejoint le programme F-35;
- l'Arabie saoudite qui a finalement retenu l'Eurofighter Typhoon en août 2006;
- en 2006, la British Royal Navy a considéré le Rafale comme une alternative au F-35 pour ses porte-avions, aucune vente à ce jour.
- le Maroc, qui a finalement retenu le F-16 en octobre 2007;
- le Sultanat d'Oman qui, en avril 2010, a commandé l'Eurofighter Typhoon en remplacement de ses Jaguar.
- le Koweït (14-28 appareils) qui préfère des F/A-18E/F Super Hornet. - la Grèce (40 appareils) qui s'intéresse aussi au Typhoon, faisait parti des acquéreurs potentiels mais ses problèmes budgétaires rendent difficile d'aborder ces perspectives.
- la Pologne qui a choisi le Lockheed F-16 C/D Block 52.
- et enfin la Libye qui a retenu le SU-35.
Sans commentaires !..
Pourquoi est-ce si difficile de vendre le Rafale ?
Sa particularité et la concurrence...
Alors que la France se dirige vers une standardisation de ses avions de combats avec le Rafale, les autres pays qui recherchent des avions très performants possèdent déjà d'autres classes d'appareils visant à répondre aux missions que le Rafale peut remplir. À cette particularité du Rafale français s'ajoute la concurrence proposée par des appareils étrangers de même génération, plus anciens mais peut-être ainsi plus rodés et plus sûrs.
Son prix
Le Rafale est cher, et même s'il est présenté comme l'un des meilleurs appareils de combat du moment, ses performances sont parfois inférieures sur certains points.
La négociation...
Les pays intéressés estiment que pour le prix très élevé de l'appareil, un transfert de technologie doit pouvoir être négocié : point sensible pour les autorités françaises, dernier verrou qui semble pourtant aujourd'hui avoir sauté. Patience donc...
Et pourtant...
L'atout de vente du Rafale semble être sa versatilité, c'est un appareil embarqué qui permet de limiter la variété de avions de combat. C'est pourquoi les pays les plus intéressés sont des pays possédant ou souhaitant posséder une force aéronavale (Brésil, Inde, Angleterre).
On y croit !..